Noémie Désart - Témoignages et avis - MyDigitalSchool
Entretien-avec-Noémie-Désart--UX-Designer-et-co-fondatrice-de-l'entreprise-Les-lettres-d'Alice---MyDigitalSchool-Laval--École-du-digital

NOÉMIE DÉSART, Bachelor Création Numérique

UX Designer et co-fondatrice de l'entreprise "Les lettres d'Alice", Laval

Nous avons rencontré Noémie Désart, co-fondatrice de l’entreprise « Les lettres d’Alice ». L’occasion d’échanger sur son métier, ses missions les qualités requises pour exercer cette profession. Nous avons également profité de cet entretien pour échanger sur son rôle en tant que cheffe d’entreprise, ou encore son point de vue sur l’alternance.

Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m’appelle Noémie Désard, je suis cheffe d’entreprise et je gère « Les lettres d’Alice ». Je suis designer et directrice artistique de formation. Je me suis par la suite spécialisée en UX Design, c’est-à-dire le Design d’expérience utilisateur. Mon parcours est d’abord un parcours très créatif, puis je me suis tournée vers les nouvelles technologies. Ayant toujours souhaité faire de l’entrepreneuriat, j’ai préféré me spécialiser en UX Design. Je savais que cela me permettrait d’avoir un métier qui me formait à des sujets qui me seraient utiles en permanence.

Pouvez-vous nous parler de l’entreprise que vous avez créée récemment ? 

J’ai créé cette entreprise il y a trois ans. Nous ne sommes pas dans le domaine de l’UX Design, même si mes compétences d’UX Designer me sont utiles au quotidien. « Les Lettres d’Alice », sont des récits de voyages par courrier postal. Le projet est né avec une amie d’enfance qui est journaliste. Cela faisait un moment que nous souhaitions monter un projet ensemble. Moi étant UX Designer et elle étant journaliste, nous nous sommes demandées ce qu’il était possible de faire ensemble. La première réponse a été un magazine. C’était une réponse évidente mais nous ne voulions pas partir là-dessus. C’est dans ce genre de cas où la notion d’UX design devient intéressante. Nous nous sommes posées la question des usages. Pourquoi est-ce qu’un magazine ne nous intéresse pas ? La réponse est parce qu’en fait, même si nous aimons l’idée de s’abonner à un magazine, nous ne souhaitons pas en recevoir. En général, nous n’allons pas le lire. Cela ne correspond plus à nos usages. En partant de ce constat, nous nous sommes interrogées sur une proposition qui correspond aux usages de lecture du XXIe siècle. Nous lisons aujourd’hui par petites lectures segmentées. De plus, ce qui est important, est le côté immersion et la qualité du papier. Utiliser du papier pour avoir quelque chose d’imprimer en blanc, ce n’est pas très intéressant quand on peut avoir beaucoup plus. Nous travaillons sous la forme de courrier postal, une lettre, avec une texture particulière. Nous restons sur de la lecture fragmentée. Ce sont des récits sur trois pages recto verso, avec des petits objets derrière comme : carte postale, marque-page, stickers. En choisissant de faire tout en papier, nous avons pris le contrepied de ce qui existait. L’idée, était de proposer quelque chose de nouveau, d’original et qui sort de l’ordinaire ; et de s’appuyer sur les usages actuels. Nous, nous adaptons également à ce que les gens peuvent attendre.

Pourquoi avoir souhaité être entrepreneure ? 

C’est la meilleure manière d’amener les projets de ses rêves à la réalité. Quand j’ai réalisé très jeune, que monter une entreprise ce n’était pas uniquement pour les héritiers de riches familles, j’ai su que c’était ce que je voulais faire.

Quelles ont été les grandes étapes dans la création de votre entreprise ? 

L’entreprise dans laquelle je travaille actuellement est ma troisième entreprise. La première étape est d’avoir une idée et de la lancer. Nous ne sommes jamais prêts à monter une entreprise. Il y aura toujours un milliard de difficultés. Devenir entrepreneur est quelque chose d’à la fois très épanouissant, incroyable et très compliqué. Il faut juste oser se lancer. Je n’ai pas étudié la création d’entreprise parce qu’il y a beaucoup de métiers possibles et donc pleins de manières de faire. Il faut se lancer et être accompagné. C’est très important. Lorsque nous ne sommes pas accompagnés, nous sentons la différence.

Comment faites-vous pour vous faire connaître auprès de clients potentiels ? 

Nous passons beaucoup par les réseaux sociaux, en plus d’avoir un site internet. Nous diffusons de la publicité sur les réseaux. Nous sommes présents sur Instagram, sur Facebook. Nous avons une présence importante sur les réseaux sociaux. Nous passons essentiellement par ce média. Nous utilisons un peu la presse également et le bouche à oreille peut aussi être utile.

Quelles sont missions au sein de votre entreprise ? Avec vous une journée type ? 

Sans avoir de journée type, disons qu’il y a deux grosses parties. Je m’occupe à la fois, un peu de la partie création et pas mal de la partie commerciale. Je m’occupe de la partie gestion stratégie avec la cofondatrice. Dans la partie commerciale, je gère ce qui va concerner le BtoB. Je fais un peu de conception, même si je m’en occupe moins étant donné qu’une personne a repris la direction artistique. Cela m’arrive encore de m’occuper du choix des projets, les rendez-vous. Je m’occupe également de l’aspect administratif. Si nous devons parler d’une journée type, ce sera le lundi. Au début de la journée nous avons une réunion pendant laquelle nous listons tout ce que nous avons fait la semaine passée Nous parlons ensuite de ce que nous allons faire durant la semaine à venir. L’idée de ces réunions est de valoriser chaque personne qui travaille au sein de l’entreprise. Nous échangeons beaucoup sur les différents projets. Après, chacun se met au travail, avec ses tâches de la journée, de la semaine. Nous sommes tous assez indépendant dans ce que nous faisons. Mais, nous avons un ensemble de tâches attribuées et à faire dans les délais.

Pour le choix de vos futurs projets, faites-vous de la prospection auprès des entreprises pour leur proposer vos services ?

Effectivement, je peux en faire. Il y a aussi le fait que nous faisons du BtoBtoC ET BtoC. L’idée, lorsque nous allons créer de nouveaux projets est de savoir quel projet nous allons faire et pourquoi. Des projets, nous en avons une dizaine dans les cartons. Donc, ce qui est important est de savoir quel projet nous sortons, à quel moment. Nos projets se font à la fois en fonction de demandes, et de ce que nous nous choisissons de lancer. Il faut savoir écouter la demande et écouter nos idées quand nous sommes certains que cela peut fonctionner. Etant un profil d’entreprise innovante, nous voulons proposer nos idées et ne pas faire que suivre. Sinon, nous ne pouvons pas innover.

Quelles sont selon, vous, les qualités essentielles pour exercer votre métier ? 

La persévérance. Il faut aussi savoir bien s’entourer. Les gens ne vont pas parier sur un projet, mais sur une équipe. C’est quelque chose que l’on m’avait déjà dit, mais j’ai pu le vérifier récemment. Un projet va évoluer, une équipe restera la même. C’est-à-dire que si l’équipe est dysfonctionnelle, même avec un projet extraordinaire, celui-ci ne vaudra rien. Bien choisir les personnes avec qui nous allons travailler, c’est essentiel. C’est ce groupe-là qui fera que le projet sera solide. Au sein de l’entreprise, nous avons rencontré des moments difficiles, mais nous nous sommes toujours soutenus. Avoir une bonne équipe aide également à être persévérant.

Si nous revenons sur le métier d’UX Designer, quelles sont les qualités nécessaires pour travailler dans ce domaine ?

 La souplesse d’écoute et savoir se mettre en retrait. Dans l’UX Design, nous ne sommes pas le sujet et nous ne devons pas l’être. Dans ce métier, ce n’est pas la créativité qui compte. Nous sommes là pour écouter et proposer les meilleures solutions. Il faut aider les gens à avoir de très bonnes idées.

Pouvez-vous redéfinir ce qu’est le métier d’UX Designer ? 

Un UX Designer c’est un designer d’expérience utilisateur. Il va permettre lors, de la conception d’un produit, que celui-ci soit le plus facilement utilisable par l’utilisateur final. Il faut savoir que l’utilisateur final, n’est pas toujours le commanditaire. Le commanditaire peut lui avoir des idées qui ne sont pas forcément les bonnes pour l’utilisateur final. Dans les qualités pour être UX Designer nous pouvons rajouter la diplomatie ! Il y a trois grandes parties dans le métier : l’UX Research le côté statistique, la partie conception qui est pour moi la partie la plus populaire de l’UX Design et enfin la partie atelier. Il y a ensuite la possibilité de se spécialiser dans les métiers de l’UX UI qui concerne la partie conception ou ergonome IHM (Interface Homme- Machine) qui sera dans le domaine de l’UX Research. L’UX designer doit être capable d’être polyvalent. Nous utilisons l’UX Design sur les applications et les sites web ou par exemple dans l’aménagement d’un hall de théâtre. Ce métier consiste en la conception d’interface. Une interface est ce qui va se trouver entre un système au sens large et l’utilisateur. Le but est de définir ce que nous allons mettre entre les deux pour rendre cela compréhensible. L’UX Designer va être amené à travailler avec l’équipe créative pour donner la structure de cette interface. C’est un métier qui peut être utile dans n’importe quel domaine. Donc, en faisant des études dans l’UX Design, nous avons ensuite tout un panel de métiers vers lesquels nous pouvons évoluer.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce que vous faites aujourd’hui ? 

La liberté. Je peux faire presque tout ce que je veux. Il y a toujours des limites, mais si je trouve les solutions, je n’ai pas d’autorisation à demander. Être chef d’entreprise est très lourd en termes administratifs, mais je suis libre de réaliser les projets dont j’ai envie. Nous sommes deux cofondatrices de l’entreprise, donc quand nous avons l’idée d’un projet, il faut en discuter et il faut qu’il soit validé à l’unanimité. Quand nous avons un projet, nous pouvons le lancer. Il y a aussi une responsabilité dans ce processus. Même si nous sommes libres à ce niveau-là, il faut savoir si c’est le bon moment de le lancer.

Qu’est-ce qui vous plaisait le plus dans votre précédent métier d’UX Designer ?

La variété du métier. Le fait de ne pas être tout le temps coincé devant un bureau. J’aimais aussi le fait qu’en tant qu’UX Designer nous puissions très bien nous entendre et échanger avec les décideurs, les équipes techniques et les équipes créatives. Être au service de l’utilisateur était quelque chose qui me plaisait beaucoup. J’ai pu travailler pour le service public. C’était vraiment mon rêve de pouvoir travailler pour les citoyens, leur proposer des outils pour les aider. Je suis vraiment ravie d’avoir pu réaliser mon objectif. C’est un métier très polyvalent qui permet d’évoluer dans des milieux très intéressants, avec des problématiques utilisateurs aussi intéressantes.

Quelle est l’importance pour vous de l’expérience utilisateur ?

C’est important, mais il ne faut pas que cela serve de faire valoir. Ce n’est pas une solution magique. Cela peut beaucoup aider, mais il faut pouvoir le faire dans de bonnes conditions et pour cela il faut qu’il y ait vraiment tout le processus. C’est très important, mais il n’y a pas que ça dans un projet. Le problème aujourd’hui est que nous en faisons trop par rapport à ce processus utilisateur. Mais en général, il n’y a pas d’études utilisateurs derrière. Maintenant, c’est devenu un argument commercial. Donc oui, c’est important, mais il faut que ce soit bien fait. Sinon autant ne pas en faire. Le mieux est toujours de faire tester par l’utilisateur.

Que pensez-vous de la formation en alternance ?

Je trouve cela très bien. J’ai fait de l’alternance lors de ma dernière année d’étude. Je trouve que c’est un bon moyen de quitter petit à petit le cocon des études. Ça a énormément d’avantages. C’est une forme d’étude qui est très inclusive, parce que nous n’avons pas tous la possibilité d’étudier à temps plein.

Un conseil pour nos futurs étudiants ?

Ne faites pas de compromis sur le type d’entreprise où vous souhaitez travailler. Il faut être exigeant sur les endroits où l’on travaille, car c’est cela qui peut nous permettre d’avoir accès à d’autres expériences dans le futur. L’alternance permet cela. On peut se permettre de choisir et il vaut mieux choisir. Moi, dans mon parcours je n’ai choisi que des entreprises dans lesquelles j’avais envie de travailler, pour des raisons variées. Cela a construit mon parcours et lui a donné une légitimité. En faisant ça, c’est plus facile de trouver des travails dans des domaines qui nous intéressent. Si nous sommes exigeants avec nous-même, les gens respecteront cette exigence. Il faut aussi valoriser ses passions. Les entreprises embauchent des humains, pas des machines et le feeling est toujours important.

Ce témoignage t’a plu ? Rejoins MyDigitalSchool Laval et forme toi aux métiers du digital

 

Contacte- nous

 

Certaines de nos formations peuvent s’effectuer en alternance 

Découvre les offres d'alternance